Alors que le plan d’extinction du réseau cuivre est en marche, les habitants qui doivent faire des travaux pour être raccordés en fibre s’inquiètent et les collectivités ne savent pas quoi répondre.
Si le déploiement de la fibre optique est majoritairement réalisé d’un bout à l’autre de la ligne par les opérateurs d’infrastructure, certains cas nécessitent des travaux qui sont pour l’heure à la charge du particulier. Dans l’Yonne par exemple, dans des communes où la fibre est déjà déployée, certains logements se retrouvent privés du très haut débit pour une raison simple : le coût de ces travaux.
C’est le cas d’un habitant cité par France Info, Pierre, qui habite dans un pavillon près d’Auxerre. Mon fournisseur m’a contacté pour me dire que la fibre était à disposition et qu’ils allaient passer pour câbler les derniers mètres jusqu’à chez moi”, explique-t-il. “Tout ça gratuitement et en changeant ma box qui commençait à dater. Mais lorsque le technicien est venu, il a vu que les gaines étaient trop étroites pour faire passer la fibre et qu’il ne pouvait rien faire.” Pour résoudre ce problème, le technicien explique donc la nécessité des travaux qui seront à sa charge, que Pierre fait donc estimer à plusieurs milliers d’euros.
Alors qu’il a déjà fait réaliser des travaux de terrassement il y a quelques années, “il est hors de question que 3 ou 4 ans plus tard, je paye encore plusieurs milliers d’euros pour avoir la fibre certes, mais pour une qualité de service supplémentaire qui n’est pas évidente et pour un coût rédhibitoire” s’insurge-t-il. Mais le problème est qu’à l’horizon 2030, l’ADSL sera coupé : “je n’ai toujours pas l’intention de faire ces travaux-là. Je pense qu’il doit y avoir un rapport de force pour que la charge financière ne pèse plus sur les particuliers. Si d’ici à deux ans on nous dit qu’il n’y a plus l’ADSL, forcément ça change la donne et on se retrouve contraints, internet fait désormais partie de nos vies. Être mis devant cette alternative qui ressemble à un fait accompli, ‘passez à la fibre ou vous n’avez plus rien’, je trouve ça inadmissible.”
Pierer s’inquiète donc face à l’obligation probable de passer par cette étape de travaux, “cela se planifie et ce n’est pas forcément faisable en une année“. Pas de chance pour cet abonné qui est considéré comme un cas particulier par Orange, en charge du déploiement dans la zone. Le responsable de l’aménagement numérique de la communauté d’agglomération de l’Auxerrois, Eric Moriceau, affirme qu’il n’y a rien à faire.
““J’ai des particuliers qui m’appellent chaque semaine pour me demander ce qu’on peut faire dans une telle situation. Tout ce que je peux leur répondre c’est ce que nous dit aussi Orange : de s’orienter vers des services 4G ou satellite. Franchement, on est complètement dépassés. Sans une intervention de l’État ça ne changera pas.” Le vice-président du conseil départemental de l’Yonne explique lui aussi son impuissance, et “espère que Monsieur Barrot (ministre chargé de la transition numérique) travaille sur une solution“. Il estime pour sa part l’arrêt du cuivre dans son département à 2025, donc cette solution devrait être trouvée rapidement.
La filière s’y intéresse actuellement, puisque lors du TRIP de printemps de l’Avicca, l’association propose la création d’une aide financière voire la mise ne place d’une structure nationale d’investissement pour répondre à ce type de problématique.
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