Afin de rendre les réseaux fibre plus résilients, l’enfouissement des infrastructures aériennes, jugées trop fragiles bien que très rentables, pourrait nécessiter un investissement compris entre 5 et 15 milliards d’euros. S’ajoutant à cela 2 milliards d’euros pour une sécurisation optimale via la mise en place d’autres mesures.
Plus de 35 millions de locaux sont éligibles dans l’Hexagone soit 80% du territoire national fibré. A l’heure où les opérateurs d’infrastructure continuent de déployer leurs réseaux FTTH avec l’objectif de parachever ce chantier colossal en 2025, se pose inévitablement dans le contexte actuel la question de la résilience. Lancé en 2013 pour 36 milliards d’euros, le plan France Très Haut Débit pourrait coûter au final beaucoup plus cher.
Selon la filière, il est aujourd’hui nécessaire de rendre les infrastructures numériques françaises plus résistantes face aux aléas climatiques et sabotages réguliers. Le programme de fermeture du réseau historique en cuivre vient même aujourd’hui renforcer l’enjeu.
Dans cette optique et à la suite d’une première analyse des risques en juin dernier, Infranum a lancé, en partenariat avec La Banque des Territoires, une étude complémentaire auprès du cabinet Tactis. Dévoilée le 5 juillet, celle-ci a pour but de prioriser les risques et mesures à mettre en place : ” Ces propositions constitueront la base des prochaines discussions avec les pouvoirs publics sur le sujet”, précise la fédération représentant les professionnels du secteur.
Déployer la fibre en aérien c’est rentable, mais l’enfouir… beaucoup moins
Les premières conclusions sont sans appel. A la question de savoir si les réseaux sont-ils résilients, et quels sont les risques identifiés, les collectivités sont unanimes : les infrastructures aériennes, sont trop fragiles, car particulièrement sensibles aux vents et aux incendies. Par ailleurs les actes de malveillance et les accidents de la route représentent sont aujourd’hui perçus comme des risques réels et majeurs, principalement pour les armoires de rue.
“Avec un linéaire total de réseaux FttH en aérien de près de 500 000 km, la moitié du réseau très haut débit est déployé en aérien. L’étude permet de qualifier plus finement la taille des câbles déployés, ainsi que leur zone de déploiement : au sein d’un bourg ou d’une zone urbanisée, entre les bourgs, ou encore entre les bourgs dans une zone forestière”, indique Infranum et d’ajouter que la moitié des câbles concernés sont de taille significative (supérieure ou égale à 48 FO).
Cette analysé permet à la fédération d’établir “des scénarios fins d’intervention” pour enfouir certains segments sensibles du réseau. Et cela a un coût, “entre 5 et 15 milliards d’euros selon l’ambition visée”. Les câbles aériens étaient pourtant présentés comme la solution de déploiement la plus rentable et la plus rapide puisqu’elle permet l’utilisation de poteaux existants, tout en évitant ainsi de creuser pour enterrer les câbles et créer de nouveaux fourreaux. En plus des malfaçons dans le déploiement, s’ajoute désormais la problématique du réseau aérien. C’est surtout l’aveu d’un échec dans certains choix stratégiques, il aurait donc été préférable d’opter davantage pour le réseau souterrain quand cela était possible.
Et ce n’est pas tout puisqu’à cela s’ajoute le coût estimé d’une multitude de mesures de sécurisation des réseaux comme ‘l’enfouissement de la collecte, la sécurisation de l’accès aux NRO et aux PM, le déplacement d’infrastructures implantées en zone inondable, la sécurisation des chambres, etc”. Au total, l’investissement évalué est de 2 milliards d’euros.
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