Plan Très Haut Débit : des collectivités alertent le Premier ministre

Les collectivités de Nouvelle-Aquitaine qui déploient des réseaux de fibre optique s’inquiètent pour la pérennité de leur modèle économique à cause de l’arrivée potentielle d’investissements privés sur les zones les plus rentables des RIP.

En décembre 2017, à la Conférence nationale des territoires, afin d’accélérer les déploiements de la fibre optique dans les territoires ruraux, le premier ministre a annoncé la création d’un nouveau dispositif d’appel à manifestation d’engagements locaux (AMEL). Ce dernier prévoit l’intervention encadrée (engagements contraignants et opposables) des opérateurs privés dans les zones de Réseau d’Initiative Publique, cela représenterait entre 1 et 3 millions de prises.

Si un certain nombre de collectivités territoriales ont soumis à l’Etat les territoires pour lesquels elles souhaitent encadrer les engagements des opérateurs, en Nouvelle-Aquitaine elles tirent la sonnette d’alarme. "Le modèle économique et la solidité du montage régional sont menacés par ce revirement" déclarent-elles dans une lettre adressée au premier ministre.

Et de s’expliquer : "A première vue, l’idée est séduisante (responsabilisation des opérateurs privés, et dépense publique diminuée) mais en rompant ainsi soudainement le contrat, le gouvernement déstabilise fortement le modèle régional : si les opérateurs privés « récupèrent » les territoires les plus intéressants parmi ceux que les collectivités avaient projeté d’équiper, le montage financier du projet public d’ensemble n’est plus valable. Cet aménagement progressif et équitable est remis en cause. Le réseau global deviendrait également moins important, et pourrait alors devenir moins séduisant pour les fournisseurs d’accès. Enfin, l’aide nationale supprimée, les acteurs publics ont quelques incertitudes sur la capacité à finaliser les plans de financement."

Les collectivités demandent ainsi au premier ministre "que ces décisions soient reconsidérées et qu’à tout le moins, le guichet « Fonds pour la Société Numérique » soit réouvert, assurant les financements d’Etat pour les réseaux publics locaux."

Le premier ministre avait en décembre dernier assuré qu’une des conditions autorisant ces investissements privés serait le fait que les opérateurs doivent respecter l’équilibre économique des projets publics qui ont d’ores et déjà été lancés.

 

Commentaires

  • Il ne faut pas qu'ils espèrent grand chose. Le père Macron est vendu aux industriels et autres patrons. Et le premier ministre ne vaut pas mieux, car il ne faut pas oublier qu'il est de droite. Bref, encore une fois, les profiteurs vont tout mettre en l'air pour vampiriser l'économie.


  • prométhé a écrit
    Il ne faut pas qu'ils espèrent grand chose. Le père Macron est vendu aux industriels et autres patrons. Et le premier ministre ne vaut pas mieux, car il ne faut pas oublier qu'il est de droite. Bref, encore une fois, les profiteurs vont tout mettre en l'air pour vampiriser l'économie.

    Bien dit ! +1


  • prométhé a écrit
    Il ne faut pas qu'ils espèrent grand chose. Le père Macron est vendu aux industriels et autres patrons. Et le premier ministre ne vaut pas mieux, car il ne faut pas oublier qu'il est de droite. Bref, encore une fois, les profiteurs vont tout mettre en l'air pour vampiriser l'économie.

    Non...., +2  cool !


  • Il devrait être possible à n'importe quel opérateur privé d'investir dans une zone qu'il souhaite couvrir. Cependant avec des conditions, et notamment l'obligation de couvrir les zones entièrement (zone arrières donc), et ce, pas des années après, mais maximum dans les 12 mois.

    Autres conditions seraient notamment de ne pas se limiter à de petites zones, mais à des zones plus vastes (genre au niveau départemental, afin que les RIP qui couvrent des territoires ne se voient pas impactées parce que les zones couvertes en double sont uniquement les grosses zones denses).


  • prométhé a écrit
    Il ne faut pas qu'ils espèrent grand chose. Le père Macron est vendu aux industriels et autres patrons. Et le premier ministre ne vaut pas mieux, car il ne faut pas oublier qu'il est de droite. Bref, encore une fois, les profiteurs vont tout mettre en l'air pour vampiriser l'économie.

    Toi t'as rien compris à la vie :) 

    Les RIP c'est pas des industriels donc? Ya pas de patrons? Altitude, Covage etc, c'est qui à ton avis?

    Dans l'histoire le soucis c'est la politique menée depuis 10 ans: au lieu de centraliser le déploiement de la fibre à une entité nationale publique, la responsabilité a été donnée au niveau local, et sous formes d'appels d'offres, avec de grosses subventions... 

    On aurait pu avoir un opérateur de gros national, avec une péréquation des prix, mais non, on va avoir des prix locaux, et bien plus chers que ce que ça aurait du être... (ils n'auraient pas du couter plus cher que la BL cuivre, mais au lieu de ça, ça va être quasi le double!).

    Le gouvernement actuel ne fait qu'hériter des dossiers traités par le hollandisme (heu... jsaipaskonvafaire, laissons l'arcep se débrouiller) et du sarkozisme (pas trop au point niveau numérique, et trop proche de bouygues pour prendre des décisions neutres sur le sujet).

    La bonne approche aurait été nationale, avec 30 milliards débloqués en 2008 (c'était quoi par rapport à nos 2000 milliards de dette???), et ben non...


  • jinge333 a écrit
    On aurait pu avoir un opérateur de gros national, avec une péréquation des prix, mais non, on va avoir des prix locaux, et bien plus chers que ce que ça aurait du être... (ils n'auraient pas du couter plus cher que la BL cuivre, mais au lieu de ça, ça va être quasi le double!).

    Le problème c'est que le prix n'est pas le même selon si le RIP propose une offre de collecte activée ou pas. Il est impossible pour les FAI alternatifs de proposer ses offres sur les RIP avec seulement une offre passive (THD Bretagne, Oise numérique...) ou les zones AMII car le prix demandé  est trop élevé. Exemple zone test de Palaiseau (92): prix accès ligne FTTH > 15€ HT/mois + frais de raccordements entre 240 et 760€ + 40 € mise en continuité optique + construction fibre NRO/PM => coûts prohibitifs.
    Mais surtout quel intérêt pour un opérateur alternatif d'investir dans une zone où le leader est positionné ? Quel client viendrait prendre abonnement à des tarifs si élevés alors que les espaces publicitaires sont remplis de messages à très bas prix d' abonnement ? undecided


  • vida18 a écrit
    jinge333 a écrit On aurait pu avoir un opérateur de gros national, avec une péréquation des prix, mais non, on va avoir des prix locaux, et bien plus chers que ce que ça aurait du être... (ils n'auraient pas du couter plus cher que la BL cuivre, mais au lieu de ça, ça va être quasi le double!). Le problème c'est que le prix n'est pas le même selon si le RIP propose une offre de collecte activée ou pas. Il est impossible pour les FAI alternatifs de proposer ses offres sur les RIP avec seulement une offre passive (THD Bretagne, Oise numérique...) ou les zones AMII car le prix demandé  est trop élevé. Exemple zone test de Palaiseau (92): prix accès ligne FTTH > 15€ HT/mois + frais de raccordements entre 240 et 760€ + 40 € mise en continuité optique + construction fibre NRO/PM => coûts prohibitifs.Mais surtout quel intérêt pour un opérateur alternatif d'investir dans une zone où le leader est positionné ? Quel client viendrait prendre abonnement à des tarifs si élevés alors que les espaces publicitaires sont remplis de messages à très bas prix d' abonnement ?

    Les tarifs sont prohibitifs et non cohérents, c'est bien le soucis. L'offre devrait être nationale, et la même pour tout le monde, de façon à ce que chaque citoyen ait les mêmes chances de voir débarquer un opérateur.

    Surtout qu'en fibre optique, les NRO pourraient regrouper beaucoup plus de lignes que les NRA (puisqu'ils sont en PON), donc potentiellement beaucoup moins de "petits" NRO non rentables à raccorder. Mais je ne suis pas certain que ça ait été fait comme ça.


  • prométhé a écrit
    Il ne faut pas qu'ils espèrent grand chose. Le père Macron est vendu aux industriels et autres patrons. Et le premier ministre ne vaut pas mieux, car il ne faut pas oublier qu'il est de droite. Bref, encore une fois, les profiteurs vont tout mettre en l'air pour vampiriser l'économie.

    money-mouth


  • jinge333 a écrit
    Il devrait être possible à n'importe quel opérateur privé d'investir dans une zone qu'il souhaite couvrir. Cependant avec des conditions, et notamment l'obligation de couvrir les zones entièrement (zone arrières donc), et ce, pas des années après, mais maximum dans les 12 mois.
    Oui mais on peut tomber sur des fourreaux dont l'utilisation vous est interdite!
    Autres conditions seraient notamment de ne pas se limiter à de petites zones, mais à des zones plus vastes (genre au niveau départemental, afin que les RIP qui couvrent des territoires ne se voient pas impactées parce que les zones couvertes en double sont uniquement les grosses zones denses).

                         Sans dérogation ou une loi imposée ,je ne vois pas comment !!Il y a tellement d'accords à trouver et là les bonnes volontés manquent !!!

    J'en arrive même à croire que dans la fibre en ZMD Orange et Free sont restés concurrents 


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