L’Arcep a récemment dévoilé ses chiffres concernant le déploiement des prises FTTH (fibre jusqu’à l’abonné) en France, au cours du troisième trimestre 2019. Le cabinet de conseil PMP nous propose des graphiques et une analyse, afin de mieux les comprendre. Le secteur est actif, mais il y a encore du pain sur la planche.
Au cours du troisième trimestre 2019, 1,16 million de prises ont été déployées sur l’ensemble du territoire, soit 40 000 de plus que durant le second trimestre 2019, au cours duquel avait été enregistré le précédent record. Le rythme de déploiement a reculé de 0,1 % en ZTD (Zone Très Dense), mais a progressé de 10,4% dans les zones AMII (Appel à Manifestation d’Intention d’Investissement) de SFR, de 3,9 % dans les zones AMII d’Orange et de 13,5 % dans les zones RIP (Réseau d’Initiative Publique). Au 30 septembre 2019, 16,7 millions de locaux étaient éligibles aux offres FTTH, sur un total de 30,7 millions prévus en 2022. Voilà qui montre un secteur assez actif et un appel de l’Arcep sur l’intensification du déploiement dans les zones AMII et RIP qui a visiblement été entendu. Maintenant, les chiffres révèlent aussi une certaine disparité entre les grandes villes, entre la ville et la campagne et entre les différents départements.
En effet, si le déploiement FTTH est achevé à 85 % dans les zones très denses, le détail des chiffres montre également que 44 des 106 communes très denses ont un taux de déploiement supérieur à 95 %, alors que 21 d’entre elles sont à moins de 66 %. Concernant les 21 villes, le taux oscille entre 45 % pour Clermont-Ferrand et 65 % pour Caluire-et-Cuire, en passant par 59 % pour Nancy et 62 % pour Marseille.
Autres chiffres remarquables : le niveau moyen de déploiement atteint les 60 % dans les zones AMII (avec Orange et SFR devant encore y déployer 4,4 et 1,1 million de prises respectivement) et s’affiche à seulement 17 % dans les RIP.
Voici d’ailleurs les départements en zone AMII, où le déploiement FTTH est le mieux avancé, avec Mayenne, le Bas-Rhin et la Corse-du-Sud qui dépassent les 90 %, aidés par le moins grand nombre de prises FTTH à déployer. Avec leurs 87 et 80 % respectifs, le Val-d’Oise et les Yvelines ont bien avancé, sachant qu’on parle avec eux de 300 000 et 500 000 prises à raccorder.
Puis les départements en zone RIP, où le déploiement FTTH est le mieux avancé, avec le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis qui atteignent tous les deux 90 %, là aussi du fait de nombres de prises moins importants à déployer. L’Oise affiche par exemple un bon rythme de déploiement sachant qu’on parle de 87 % de 300 000 prises à installer.
Malgré un rythme de déploiement en progression, porté par le déploiement dans les zones AMII et RIP, avec quelques bons élèves, la moyenne nationale du déploiement FFTH s’établit ainsi à seulement 45 %, avec près de la moitié des départements où elle se retrouve sous la barre des 25 %. Sur la carte ci-dessous avec toutes les zones confondues, la région parisienne apparaît bien mieux lotie, ce qui s’explique par le grand nombre de zones très denses. Les départements de Haute-Marne, de Haut-Saône et du Jura apparaissent en revanche délaissés avec leur 0 % de couverture FTTH. Bref, il reste du chemin à parcourir pour atteindre l’objectif du très haut débit pour tous en 2022 (avec un mix de technologies incluant le satellite et le THD Radio) et celui de la fibre pour tous en 2025.