Les opérateurs ont déployé la fibre à tour de bras lors du 1er trimestre avec 1,2 million de nouvelles prises raccordables pour un total de 19,6 millions de locaux éligibles. Le second trimestre sera une autre histoire.
Il faudra attendre les résultats du second trimestre pour mesurer l’ampleur de l’ impact de la crise sanitaire et du confinement sur les déploiements et cela s’annonce sous de fâcheux auspices. Un ralentissement général a commencé à se faire ressentir dès la seconde moitié du mois de mars et ce jusqu’à fin avril avec “un rythme de déploiement affecté à plus de moitié”, explique l’Arcep.
Au stade le plus critique, le nombre de prises déployées quotidiennement est passé de 19 000 à quasiment zéro selon la Fédération française des télécoms. Toute la filière a alors été confrontée à de multiples difficultés (masques, accès à la voirie et au réseau d’Enedis, refus de collectivités etc). Si les déploiements ont aujourd’hui repris leur cours, l’Etat s’est dit prêt à soutenir les opérateurs financièrement et administrativement. Des retards sont malgré tout à envisager notamment dans les zone AMII dOrange et SFR dont les engagements sont sanctionnables. L’Arcep veillera au grain, son président, Sébastien Soriano a annoncé le mois dernier prévoir de tenir compte des difficultés rencontrées pendant la crise, “le retard pris ne sera pas sanctionné s’il est légitime” a t-il assuré, privilégiant le cas par cas.
En attendant de connaître les éventuels mauvais élèves, le régulateur a levé le voile hier sur les résultats de son suivi du déploiement de la fibre au premier trimestre, soit jusqu’à fin mars.“Le rythme reste élevé, avec des acteurs toujours mobilisés en zone d’initiative privée comme sur les réseaux d’initiative publique”, résume la police des télécoms.
Au cours du 1er trimestre , environ 1,2 million de prises supplémentaires ont été rendus raccordables au FttH pour un total de 19,6 millions de locaux éligibles, soit une hausse de 35 % en un an.
Orange et SFR ne ménagent pas leurs efforts en zone AMII
Autre enseignement, la majorité de la croissance se fait toujours dans la zone dite « AMII » avec plus de 700 000 locaux nouvellement raccordables ce trimestre. Désormais, 63 % des locaux des communes sur lesquelles Orange s’est engagé et 68 % pour SFR ont été rendus raccordables. “Le rythme des déploiements sera un enjeu sur les prochains trimestres et l’Arcep sera attentive aux efforts des opérateurs pour atteindre leurs objectifs”, prévient l’autorité.
Les zones d’engagement des deux opérateurs couvrent au total plus de 3 600 communes, correspondant à environ 13,6 millions de locaux. Orange s’est engagé à rendre raccordable 100 % des locaux de sa zone d’ici 2022, soit 2 978 communes représentant environ 11,10 millions de locaux avec une échéance à la fin de l’année.( 8% de consommateurs raccordables sur demande sous 6 mois).
Pour sa part, SFR doit rendre au minimum 92 % de locaux raccordables à fin 2020 sur la zone sur laquelle il s’engage, soit 641 communes représentant environ 2,55 millions de locaux, le reste étant raccordable sur demande .
Rythme élevé dans les RIP
Les déploiements des lignes FttH dans la zone d’initiative publique restent également soutenu, avec une progression ce trimestre d’environ 360 000 locaux rendus éligibles. “Le taux de mutualisation y poursuit sa nette augmentation ce trimestre en atteignant les 2/3 des lignes déployées. Il reste encore en retrait de celui des zones d’initiative privée, supérieur à 90 %”, informe l’Arcep.
Au total, à la fin du 1er trimestre 2020, 25,2 millions de locaux étaient éligibles à des services à très haut débit, toutes technologies confondues, dont 18,6 millions en dehors des zones très denses.