Auteur : Maxime Raby

Plus de 20 millions de foyers français désormais éligibles à la fibre, Orange et SFR dans l’obligation de cravacher en zone AMII

Malgré la crise sanitaire et des restrictions handicapantes, les opérateurs ont continuer de déployer la fibre à un rythme soutenu au deuxième trimestre. La tache s’annonce toutefois très compliquée pour Orange et SFR en zones moyennement denses.

” L’importante accélération observée l’an dernier n’a pas pu être poursuivie, mais les opérateurs maintiennent un rythme élevé”, c’est en résumé le bilan positif dressé par l’Arcep hier lors de la publication de son observatoire haut et du très haut débit fixe pour le deuxième trimestre. Avec  plus de 1,2 million de locaux supplémentaires rendus raccordables à la fibre, soit environ 10% de plus en comparaison à la même période l’année dernière, les opérateurs ont bien résisté à la crise sanitaire. Au 30 juin, 20,8 millions foyers français étaient éligibles à une offre fibre sur les 30,7 millions attendus d’ici 2022, soit une hausse de 33% en un an. A titre d’exemple, 17 millions d’entre-eux peuvent souscrire à un abonnement FTTH de Free et 19,3 millions à une offre d’Orange.

L’Arcep scrute en zone AMII

“Ce deuxième trimestre est légèrement supérieur au premier, mis à part dans les zones très denses où un ralentissement est observé“, constate par ailleurs le régulateur. La majorité de la croissance se fait toujours toutefois dans ces zones déployées par Orange et SFR avec plus de 700 000 locaux été rendus éligibles durant l’exercice.

Malgré tout, l’horizon s’assombrit pour les deux opérateurs, obligés désormais cravacher pour tenir leurs engagements. Avec 10,54 millions de prises raccordables, la mission s’annonce presque impossible.

Orange couvrait fin juin  67% des locaux des communes sur lesquelles il s’est engagé quand SFR voyait son pourcentage de couverture grimper à 75%

Selon Les Echos,  pour atteindre les 100 %, les deux rivaux ont en théorie neuf mois pour déployer 5,5 millions de lignes ou au moins 4,2 millions de lignes en écartant les 8 % à déployer « sur demande ». L’Arcep se montre par conséquent aujourd’hui très vigilante : “le rythme des déploiements sera critique sur les prochains trimestres et l’Arcep continuera d’être attentive aux efforts des opérateurs pour atteindre leurs objectifs.” Orange et SFR sont prévenus.

4,5 millions de foyers éligibles dans les zones peu denses

Sur les réseaux d’initiative publique, le rythme des déploiements reste pour sa part soutenu, avec une progression ce trimestre de plus de 400 000 locaux rendus éligibles. Au total, les opérateurs d’infrastructure couvrent désormais 4,5 millions de foyers français pour un objectif de 16,8 millions. Il reste encore à construire 75% des prises RIP. Plutôt compliqué aussi sachant que chacune d’elles est “3 fois plus difficile à déployer qu’en zone dense ou AMII”, a fait savoir la fédération InfraNum en début d’année.

 

 

  

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Fibre : Free annonce devancer SFR et Bouygues Telecom, plus de la moitié des foyers français sont désormais éligibles à ses offres

Plus de 17 millions de prises éligibles à la fibre Free et une présence dans 100% des départements français métropolitain, Free poursuit a un rythme très soutenu le déploiement de son réseau fibre.

La fibre, c’est son dada. Meilleur recruteur sur ce segment pour le 5e trimestre consécutif, Free se démarque une fois de plus. De quoi revoir à la hausse ses objectifs à court et moyen terme. Du haut de ses 2,2 millions de clients FTTH, l’opérateur prévoit d’en compter 2,8 millions d’ici la fin de l’année et plus de 5 millions en 2024. Pour ce faire, l’opérateur prévoit grappiller des parts de marché en s’appuyant sur l’innovation et la performance de ses box comme la nouvelle Freebox Pop et la Delta, désormais accessible avec un Player Pop, de quoi conquérir de nouveaux foyers avec un vrai rapport qualité-Free et donner un second souffle à son vaisseau amiral, truffé de services inclus.

1er réseau fibre parmi les 3 opérateurs alternatifs

Pour continuer à multiplier les performances commerciales, Free doit également  investir massivement dans ses réseaux. C’est d’ailleurs l’une de ses priorités,  poursuivre les déploiements très haut débit fixe, “nous avons la volonté du de devenir l’opérateur alternatif de référence sur les réseaux de dernière génération”, a annoncé à ce propos ce matin l’opérateur en marge de la présentation des résultats semestriels d’Iliad. Aussitôt dit, aussitôt fait, puisque Free revendique aujourd’hui être le 1er réseau fibre parmi les 3 opérateurs alternatifs, avec ” plus de 17 millions de prises raccordables”, pour un gain d’1,3 millions de prises entre avril et fin juin. Autrement, plus de la moitié des foyers français sont aujourd’hui éligibles à ses offres FTTH.

A en croire ses calculs, il devance ainsi aujourd’hui SFR et Bouygues Telecom, le premier comptait plus de 16 millions de prises raccordables fin mars en incluant les terminaisons coaxiales alors que le second en enregistrait plus de 13 millions. Les chiffres actualisés  du deuxième trimestre n’ont pas encore été rendus public par les deux rivaux. Devant, Orange est indétrônable avec un total de 19,3 millions de foyers raccordables et 3,8 millions de clients fibre à fin juin, soit 1.5 millions de lignes supplémentaires en un trimestre.

Tout comme ses concurrents, Free peut compter sur l’intensification de la commercialisation de ses offres FTTH dans les zones moins denses, en particulier sur les Réseaux d’Initiative Publique. “Depuis le début d’année, nos offres sont disponibles sur les réseaux Emeraude Réseau THD, THD66, Fibre 31, Mayenne Fibre et Laval THD, Losange, Somme Numérique”, rappelle l’opérateur. De quoi assurer une disponibilité de ses abonnements fibre dans tous les départements métropolitains. Prochaine étape, Free vise 22 millions de prises raccordables à fin 2022 et environ 30 millions à fin 2024. A ce rythme, les objectifs seront tenus.

 

 

 

 

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Free redevient le premier recruteur sur le fixe après 7 ans de disette, plus personne ne l’arrête sur la fibre

Inarrêtable, Free surpasse pour le cinquième trimestre consécutif ses concurrents sur la fibre. Mieux encore, l’opérateur retrouve le premier rang en matière de gain d’abonnés haut et très haut débit en France sur un trimestre, pour la 1ère fois depuis 7 ans.

Tous les voyants sont au vert. Après de nombreux trimestres dans le rouge sur le fixe et un regain de forme initié fin 2019, Free retrouve enfin son éclat d’antan malgré la crise sanitaire. Sur ce segment, sa base d’abonnés fixe totale enregistre un gain de 112 000 abonnés sur le semestre dont 65 000 sur le 2ème trimestre soit sa meilleure performance depuis 4 ans, annonce ce matin l’opérateur lors de la présentation de ses résultats commerciaux et financiers. Le FAI redevient par la même occasion le 1er recruteur haut et très haut débit en France sur un trimestre pour la 1ère fois depuis 7 ans.

Sur la Fibre, les performances s’enchaînent. Free reste n°1 en termes de recrutements pour le 5ème trimestre consécutif, avec 243 000 nouveaux abonnés au 2ème trimestre 2020, contre 238 000 pour Orange. Sa base s’élevant fin juin à 2,22 millions d’abonnés, soit une hausse de 70% en 12 mois. “Un très bon momentum sur le FTTH malgré les mesures de confinement“, se félicite l’opérateur de Xavier Niel. 

Dans le même temps, le taux de pénétration dans la base d’abonnés progressant de 13 points sur 12 mois à 33,7%. “L’objectif de 2 millions d’abonnés Fibre en 2020 a été atteint dès le mois de mai et le groupe est en avance sur le plan Odyssée 2024 visant à disposer d’au moins 4,5 millions d’abonnés Fibre en 2024”, précise le FAI. Free continue ainsi sur sa lancée, 2020 lui va comme un gant.

 

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Free prépare le lancement de ses offres fibre sur un nouveau réseau

A défaut d’une date précise, Seine-Maritime Numérique annonce l’arrivée prochaine des offres de Free sur son réseau FTTH.

Ça bouge sur le réseau d’initiative de la Seine-Maritime. Exploité et commercialisé depuis 2017 par SFR Collectivités à travers sa filiale Connect76, ce RIP a pour objectif le 100% fibre dans 605 communes d’ici à 2023 via la construction de 230 000 prises FTTH, 29 noeuds de raccordement optique et plus de 600 armoires de rue. Chaque habitant, service public, établissement d’enseignement ou hospitalier sont ainsi concernés. Seul hic, le déploiement prend du retard,  30 000 lignes sur les 70 000 prévues pour fin 2019, ont été rendues raccordables au 13 mars 2020, peut-on lire sur le site du syndicat mixte.

Mais bonne nouvelle, de premiers logements desservis par le réseau Seine-Maritime Numérique sont dorénavant éligibles à une offre fibre d’Orange et SFR. S’agissant de la commercialisation du réseau auprès des autres FAI, “Bouygues Telecom et Free préparent leur arrivée”, fait savoir Connect76 sur son site internet. Les abonnés Freebox concernés devront donc encore patienter.

Ce RIP est porté par le Syndicat Mixte Seine Maritime Numérique, qui regroupe le Département de la Seine-Maritime et l’ensemble des intercommunalités, assurant le financement du projet.

Le financement du projet 100% fibre de la Seine-Maritime

 

Source : Ariase

 

 

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Fibre : l’Etat prévoit de faire “un effort significatif supplémentaire”, les opérateurs espèrent un vrai coup de pouce

En pleine université d’été du numérique “Ruralitic” à Aurillac, Cédric O s’est fendu ce matin d’une première annonce en matière de financement pour la couverture numérique du territoire. La Fédération Française des Télécoms espère des ambitions aussi fortes qu’en Allemagne.

L’objectif est clair, aider la filière à relancer pleinement le chantier de la fibre en France, et assurer la transformation numérique du territoire. Le plan de relance d’infraNum présenté début juillet n’est visiblement pas tombé dans l’oreille d’un sourd. A cette occasion, Etienne Dugas, président de la fédération des professionnels de la fibre et du numérique avait appelé le Ministre de l’économie Bruno Le Maire “à la plus grande prise en compte des mesures proposées ce jour dans le cadre de son futur plan de relance global pour la France, dont le numérique et les infrastructures sous-jacentes ont été annoncées comme un vecteur essentiel par le Président de la République.”

Il faut dire que le coût total des mesures demandées par la fédération donne le vertige, 11,2 milliards d’euros pour une prise en charge de 7 milliards d’euros par l’Etat, les collectivités et fonds européens. A y regarder de plus près, la généralisation de la fibre à savoir 97% de la population couverte en 2025, nécessiterait à elle seule un investissement de 5,3 milliards d’euros. Le coût pour la filière serait de 3 milliards d’euros, le reste (2,3 milliards d’euros) serait alors à la charge des pouvoirs publics.

A défaut de s’avancer sur un éventuel montant, le secrétaire d’Etat au numérique, Cédric O, a laissé entrevoir à ce propos ce matin un important coup de pouce de l’Etat lors de la 15ème édition de Ruralitic , le rendez-vous du numérique en territoire rural à Aurillac.

“Le plan de relance inclura des moyens à la hauteur des enjeux de la couverture numérique du territoire. Nous allons faire un effort significatif supplémentaire”, a t-il assuré.

Car les enjeux sont importants. Il est aujourd’hui nécessaire de “garantir l’accès aux infrastructures numériques à l’échelle nationale, de sécuriser l’emploi de la filière et d’ améliorer l’insertion sur le marché du travail des jeunes générations”, ne cesse de répéter Infranum. Cela passera par la bascule du Plan France THD 2022 à la généralisation de la fibre pour mettre fin aux inégalités d’accès entre les foyers et entreprises. “Nous avons besoin de considérer que l’accès à internet est un service essentiel ” comme l’eau et l’électricité, convient Cédric O.

Les opérateurs espèrent un plan d’investissement important 

Mais le chemin est encore long, la pandémie a ralenti le déploiement de la fibre. Le nouveau président de la Fédération Française des Télécoms le concède. Si les opérateurs seront tous au rendez-vous de l’engagement qui a été pris dans le cadre du New Deal mobile, “sur la partie fibre, il y aura du retard. On accélère, on est mobilisé pour rattraper ce retard, mais on fait face, il faut en être conscient à des difficultés majeures notamment à un manque de main d’oeuvre qualifiée. “ Et d’ajouter : “On a bien conscience que l’industrie des télécoms sera un des piliers de la relance économique. On verra ce que Bruno Le Maire. On espère qu’il y aura des ambitions aussi fortes que ce que l’on a pu voir en Allemagne.” De l’autre côté du Rhin, sur 130 milliards d’euros consacrés aux plans d’investissements, “il y a 7 milliards qui sont consacrés à un “petit sujet” qu’on appelle la 5G”, poursuit-il. Le message est passé.

 

 

 

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Free lancera ses offres fibre sur un nouveau réseau d’ici l’automne prochain

Le cap des 2 millions d’abonnés FTTH franchi, Free continue de déployer ses offres fibre partout sur le territoire, notamment sur les RIP. D’ici cet automne, de premières adresses Freebox seront éligibles sur le réseau de Dunkerque Grand Littoral Networks, filiale de Covage.

Free l’a promis,I’opérateur de Xavier Niel ambitionne d’être présent sur tous les réseaux d’initiative public même à faible part de marché. Après avoir officialisé le lancement de ses offres fibre début juillet sur le réseau Somme Numérique de Covage, le FAI devrait annoncer son arrivée prochainement sur un autre réseau exploité par l’opérateur d’infrastructure, à savoir celui de Dunkerque Grand Littoral Networks.

“Encore quelques semaines et Free sera présent sur le réseau du syndicat intercommunal à vocation unique ! Je n’ai pas la date exacte mais d’ici à l’automne”, informe sur son compte Twitter Covage Nord/Normandie.

Filiale de l’opérateur d’infrastructure, DGL Networks est une société délégataire de la communauté urbaine de Dunkerque dans le Nord en charge de la construction et de l’exploitation du réseau de télécommunications très haut débit déployé sur son territoire, dans le cadre d’une concession de 22 ans. Les communes concernées sont Cappelle-la-Grande, Coudekerque-Branche, Fort-Mardyck et Saint Pol sur Mer.

Cette délégation de service public, lancée en 2009, “couvre l’ensemble du territoire en très haut débit et raccorde tous les jours au réseau fibre optique des sites supplémentaires, qu’ils soient professionnels ou publics”, indique Covage sur son site.

Ce RIP fait partie de l’accord signé l’année dernière entre Free et Covage permettant à l”opérateur de proposer son offre de Fibre optique sur les Réseaux d’Initiative Publique dans les territoires couverts par l’opérateur d’infrastructure parmi lesquels le Calvados, l’Hérault, la Haute-Savoie, la Seine-et-Marne, la Somme et les réseaux initiés par les agglomérations de Dunkerque, Sénart, Paris-Saclay, Métropole Européenne de Lille, Essonne Numérique, soit près de 1,4 million de prises Fibre d’ici 2023.

 

 

 

 

 

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Fibre : un plan de relance colossal de 11 milliards d’euros présenté par la filière

La fédération InfraNum présente son plan de relance et de reprise pour aider la filière à relancer pleinement le chantier de la fibre en France assurer la transformation numérique du territoire et exporter . Le montant total des mesures demandées avoisine les 11,2 milliards d’euros. L’Etat est sollicité à hauteur 7 milliards d’euros.

Après avoir rendu public il y a quelques jours son diagnostic de l’impact du Coronavirus et les principaux axes du plan de reprise pour la filière des infrastructures numériques, la fédération InfraNum a levé le voile hier sur l’ensemble des mesures demandées à la fois pour le plan de reprise et pour le plan de relance.

L’objectif pour la filière, “garantir l’accès à des infrastructures numériques optimales à l’échelle nationale, à accompagner la croissance verte et la compétitivité numérique de la France, à sécuriser l’emploi de la filière et améliorer l’insertion sur le marché du travail des jeunes générations ou encore à trouver de nouveaux relais de croissance pour la filière après la fin du plan THD”. Pour ce faire, il est nécessaire selon InfraNum de passer du Plan France THD 2022 à la généralisation de la fibre et d’apporter le « bon haut débit » pour tous d’ici fin 2020 pour mettre fin aux inégalités d’accès entre les foyers et entreprises.

La généralisation de la fibre coûterait encore 5,3 milliards d’euros.

Coût total des mesures demandées, 11,2 milliards d’euros pour une prise en charge de 7 milliards d’euros par l’Etat, les collectivités et fonds européens. A y regarder de plus près, la généralisation de la fibre à savoir 97% de la population couverte en 2025, nécessiterait à elle seule un investissement de 5,3 milliards d’euros. Le coût pour la filière serait à alors de 3 milliards d’euros, le reste serait alors à la charge des pouvoirs publics.

Par ailleurs, InfraNum, en soutien au recours d’un mix de technologies en vue d’atteindre l’objectif du très haut débit pour tous fin 2022, estime que 150 millions d’euros seront nécessaires. 

 

Enfin, un autre axe majeur est largement mis en exergue, à savoir la réussite de l’export des produits français hors Europe (Afrique, Francophonie), mais aussi du savoir-faire en matière d’infrastructures numériques et de solutions pour une « ville durable connectée à la française ». Plus concrètement, Infranum souhaite mobiliser des financements nationaux et européens pour permettre aux industriels de monter des projets clé en main en matière d’infrastructures numériques (fibre, radio, datacenter). Coût du projet, 3,230 milliards d’euros dont 2,251 milliards demandés à l’Etat.

InfraNum également appelé  le Ministre de l’économie Bruno Le Maire “à la plus grande prise en compte des mesures proposées ce jour dans le cadre de son futur plan de relance global pour la France, dont le numérique et les infrastructures sous-jacentes ont été annoncées comme un vecteur essentiel par le Président de la République.”

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Free prône une fermeture commerciale rapide de 10 millions de lignes cuivre mais pas à n’importe quel prix

Free propose de fermer courant 2021 au moins 8 à 10 millions de lignes cuivre correspondant aux adresses où les quatre opérateurs sont présents en fibre depuis plus d’un an. En l’échange d’une stabilité du prix du dégroupage avec Orange.

La transition de l’adsl vers la fibre, un chantier de taille qui nécessitera une régulation adaptée à l’heure où Orange est en position de quasi-monopole sur le cuivre. La fin de cette technologie est déjà actée, l’opérateur historique prévoit d’arrêter la commercialisation de nouvelles lignes dans environ 3 ans puis procédera à l’arrêt du cuivre progressivement par plaque. En février dernier, l’Arcep a assurer “entendre jouer un rôle de garant de cette bascule, pour qu’elle ne se fasse pas au détriment des utilisateurs, tout en permettant au jeu concurrentiel très dynamique de continuer”.

Il s’agira pour le régulateur de “s’assurer que les différents opérateurs ont les bonnes incitations pour que la bascule se fasse dans un calendrier adapté et qu’aucun utilisateur ne soit laissé de côté”, a t-il fait savoir. La régulation des marchés fixe des prochaines années est donc un sujet épineux dont les enjeux sont importants. Après avoir lancé une consultation en début d’année, l’Arcep a dévoilé la semaine dernière les réponses des opérateurs nationaux, alternatifs mais aussi d’infrastructure sur son projet dévolution de régulation sur la période 2020-2023. 

De son côté, Free le répète, “cette transition est une vallée de la mort. Pour toute rupture technologique, il faut réinventer l’outil de production, les produits, les processus et les services. Surtout, il faut financer sur fonds privés plusieurs dizaines de milliards.”

La question n’est plus de savoir si la fibre va être déployée, mais de savoir combien d’acteurs resteront debout après cette bascule. Pour l’opérateur, “le secteur n’est clairement pas assez riche pour maintenir en exploitation deux boucles locales cuivre et optique partiellement concurrentes”, de nombreux actifs réseaux ont d’ailleurs déjà été vendus par les opérateurs alternatifs.

Dans ce contexte, le FAI met en exergue deux objectifs à fixer. Le premier, “réussir la transition vers la fibre ; uniformiser les conditions de cofinancement et d’accès sur le territoire mais aussi assurer une résilience, une qualité de service et une diversité d’usage répondant aux besoins sur le long terme”.

Le second est de maitriser “le poids économique du cuivre en voie d’obsolescence” et inciter économiquement Orange à stopper la commercialisation de nouveaux accès cuivre là où c’est possible. Le tout en permettant aux opérateurs de maitriser la qualité de service cuivre de leurs abonnés et les coûts associés.

“Une stabilité du prix du dégroupage contre une trajectoire de fermeture commerciale”

Sur l’extinction du cuivre, Free n’en démord pas, “l’intérêt particulier de l’opérateur historique diverge objectivement de l’intérêt général. Le levier d’incitation économique doit être utilisé par l’Autorité”.

De son côté, Orange souhaite depuis de nombreux mois une augmentation du prix du cuivre pour inciter à basculer vers la fibre, alors que Free, Bouygues et SFR ont milité en février dernier pour une baisse, soutenus par le président de l’Arcep.

Dans sa réponse à la consultation, Free peaufine son approche et propose aujourd’hui de négocier “une stabilité du prix du dégroupage contre une trajectoire de fermeture commerciale”, c’est-à-dire la non commercialisation de nouveaux accès cuivre, sur 10 millions de prises à horizon 18 mois, où les opérateurs nationaux sont présents en FttH.

L’opérateur milite également pour une clause de revoyure à cette échéance qui pourrait permettre, en cas de non-respect, de mettre en place “des incitations tarifaires et une baisse drastique du prix du dégroupage”. C’est aujourd’hui une évidence pour Free,  une tarification du cuivre en coûts incrémentaux de court terme pour les immeubles dans lesquels quatre opérateurs FttH sont présents, inciterait Orange à y fermer rapidement le cuivre.”

Arrêter la commercialisation du cuivre à la maille de l’immeuble pour les logements éligibles à la fibre 

Si la maison-mère de Free partage pour l’essentiel les orientations présentées par l’Arcep, elle souhaite que “le scénario d’extinction commerciale du cuivre soit plus volontariste et à la maille de l’immeuble”. Si celle-ci est plus large (point de mutualisation), le scénario de fermeture “ne pourra qu’être poussif”, puisque la complétude effective du déploiement n’est quasiment jamais atteint à une maille supérieure à l’adresse, explique t-il.

Fermer commercialement le cuivre au plus vite et sur le plus grand nombre de logements éligibles à la fibre, est une donc nécessité pour Free. Mais cela sera parfois douloureux, prévient-il puisqu’il s’agira de couper des accès. “Sur la clientèle résidentielle, les services cuivre sont raisonnablement substituables sur fibre. En revanche, la fermeture du cuivre révèlera les cas où les travaux de raccordement final sont complexes, notamment à l’intérieur de la propriété privée”, indique-t-il. Tirer un fourreau dans le jardin, des goulottes dans un appartement, tant de dépenses qui seront “difficilement supportables par certains ménages”, l’opérateur de Xavier Niel recommande la mise en place de “mécanismes d’aides ou de solidarité”.

Pour minimiser ces dépenses futures, il est urgent pour l’opérateur d’arrêter la commercialisation du cuivre en 2020 pour la clientèle résidentielle, en particulier “pour les 8 millions de logements FttH où les quatre principaux opérateurs sont simultanément présents.” Car dans le cas où un seul opérateur fournit du cuivre aux abonnés emménageant dans un logement  éligible à la fibre, “il détruit la disposition à payer des propriétaires pour réaliser les travaux permettant le fibrage de leur logement”. 

 

 

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Déploiement de la fibre : un premier trimestre très rythmé en zone AMII et dans les RIP, la suite s’annonce plus compliquée

Les opérateurs ont déployé la fibre à tour de bras lors du 1er trimestre avec 1,2 million de nouvelles prises raccordables pour un total de 19,6 millions de locaux éligibles. Le second trimestre sera une autre histoire.

Il faudra attendre les résultats du second trimestre pour mesurer l’ampleur de l’ impact de la crise sanitaire et du confinement sur les déploiements et cela s’annonce sous de fâcheux auspices. Un ralentissement général a commencé à se faire ressentir dès la seconde moitié du mois de mars et ce jusqu’à fin avril avec “un rythme de déploiement affecté à plus de moitié”, explique l’Arcep.

Au stade le plus critique, le nombre de prises déployées quotidiennement est passé de 19 000 à quasiment zéro selon la Fédération française des télécoms. Toute la filière a alors été confrontée à de multiples difficultés (masques, accès à la voirie et au réseau d’Enedis, refus de collectivités etc). Si les déploiements ont aujourd’hui repris leur cours, l’Etat s’est dit prêt à soutenir les opérateurs financièrement et administrativement. Des retards sont malgré tout à envisager notamment dans les zone AMII dOrange et SFR dont les engagements sont sanctionnables. L’Arcep veillera au grain, son président, Sébastien Soriano a annoncé le mois dernier prévoir de tenir compte des difficultés rencontrées pendant la crise, “le retard pris ne sera pas sanctionné s’il est légitime” a t-il assuré, privilégiant le cas par cas.

En attendant de connaître les éventuels mauvais élèves, le régulateur a levé le voile hier sur les résultats de son suivi du déploiement de la fibre au premier trimestre, soit jusqu’à fin mars.“Le rythme  reste élevé, avec des acteurs toujours mobilisés en zone d’initiative privée comme sur les réseaux d’initiative publique”, résume la police des télécoms.

Au cours du 1er trimestre , environ 1,2 million de prises supplémentaires ont été rendus raccordables au FttH pour un total de 19,6 millions de locaux éligibles, soit une hausse de 35 % en un an.

Orange et SFR ne ménagent pas leurs efforts en zone AMII

Autre enseignement, la majorité de la croissance se fait toujours dans la zone dite « AMII » avec plus de 700 000 locaux nouvellement raccordables ce trimestre. Désormais,  63 % des locaux des communes sur lesquelles Orange s’est engagé et 68 % pour SFR ont été rendus raccordables. “Le rythme des déploiements sera un enjeu sur les prochains trimestres et l’Arcep sera attentive aux efforts des opérateurs pour atteindre leurs objectifs”, prévient l’autorité.

Les zones d’engagement des deux opérateurs couvrent au total plus de 3 600 communes, correspondant à environ 13,6 millions de locaux. Orange s’est engagé à rendre raccordable 100 % des locaux de sa zone d’ici 2022, soit 2 978 communes représentant environ 11,10 millions de locaux avec une échéance à la fin de l’année.( 8% de consommateurs raccordables sur demande sous 6 mois).

Pour sa part, SFR doit rendre au minimum 92 % de locaux raccordables à fin 2020 sur la zone sur laquelle il s’engage, soit 641 communes représentant environ 2,55 millions de locaux, le reste étant raccordable sur demande .

Rythme élevé dans les RIP

Les déploiements des lignes FttH dans la zone d’initiative publique restent également soutenu, avec une progression ce trimestre d’environ 360 000 locaux rendus éligibles. “Le taux de mutualisation y poursuit sa nette augmentation ce trimestre en atteignant les 2/3 des lignes déployées. Il reste encore en retrait de celui des zones d’initiative privée, supérieur à 90 %”, informe l’Arcep.

Au total, à la fin du 1er trimestre 2020, 25,2 millions de locaux étaient éligibles à des services à très haut débit, toutes technologies confondues, dont 18,6 millions en dehors des zones très denses.

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La fibre poursuit sa progression record en France, 7,7 millions de Français l’ont adopté

L’Arcep a publié hier les résultats de son suivi du marché des services fixes à haut et très haut débit au 1er trimestre. Les trois premiers mois de l’année confirment la progression record du nombre d’abonnements observée en 2019.

Si de premiers effets de la crise sanitaire et du confinement se sont faits ressentir sur les déploiements lors de la deuxième moitié du mois de mars, la fibre continue de se substituer au cuivre chez les Français, de manière significative au 1er trimestre.

Le régulateur enregistre ainsi un gain de 605 000 abonnements à la fibre optique de bout en bout, des recrutements portés principalement par les quatre grands FAI, notamment Free et Orange. Dans le même temps, le nombre d’abonnés ADSL recule toujours plus, en baisse de 460 000 au cours de l’exercice.

Au total, 40% des abonnés en France bénéficient désormais d’un accès internet à très haut débit ( download supérieur ou égal à 30 Mbit/s), en augmentation de 6 points en un an. Parmi eux, 64% ont adopté la fibre soit 7,7 millions de foyers au total. Globalement, l’Arcep recense enfin 12 millions d’abonnements au THD soit 48% du nombre de locaux éligibles, en croissance de 2 points en un an. Le très haut débit et la fibre ne connaissent pas la crise. Le second trimestre sera sans doute une autre histoire.

 

 

 

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