Sébastien Soriano, président de l’Arcep, le régulateur des télécoms en France, a eu l’occasion de s’exprimer ce matin sur les différents chantiers et avancées dans le secteur.
Lors de son audition au Sénat, Sébastien Soriano a notamment rappelé l’importance de l’implication des acteurs, de l’investissement, pour le déploiement des réseaux en France : “Nous avons, au coeur de notre stratégie, la volonté de s’assurer que le marché, l’ensemble des acteurs publics et privés soient dans une logique d’investissement”. Il a d’ailleurs déclaré : “Nous sommes actuellement satisfaits du niveau d’investissements du secteur, qui est la première condition pour amener ces réseaux”. Des chiffres ont été rappelés, à savoir “7 milliards d’euros par an jusqu’ au début de la décennie” et une “tendance de près de 10 milliards d’euros par an”. Le gendarme des télécoms concède toutefois que “dans les détails, le constat est un peu plus subtil”.
Dans le cas de la fibre optique, il y a deux bonnes nouvelles : le rythme de constructeurs des chiffres et l’intérêt suscité chez les Français. “Nous pourrons avoisiner les 4 millions de prises (foyers ou locaux professionnels) qui seront construits au cours de cette année”, selon le président du gendarme des télécoms. “C’est un projet d’infrastructure exceptionnel pour notre pays, c’est moins visible peut-être que le viaduc de Millau, mais c’est quelque chose de très substantiel qui est en train de se passer dans les territoires et les villes”, poursuit-il. “L’autre bonne nouvelle, c’est que les Français apprécient la fibre (…) lorsqu’ils ont la fibre, les Français prennent des abonnements”. Sébastien Soriano rappelle le “taux de pénétration de 37 % aujourd’hui”, alors que “le réseau câblé n’avait jamais dépassé 15 %, ce qui a toujours été une difficulté de son équation économique”. Et d’ajouter que “c’est pas juste des déploiements de réseau pour se faire plaisir”.
Le président de l’Arcep aborde enfin le chapitre des objectifs fixés à 2020, 2022 et 2025. “Sur l’objectif 2020”, à savoir du 8 Mbit/s, “nous sommes très confiants”. Une certitude déjà affichée lors de l’Université du très haut débit à Marcq-en-Barœul. D’ailleurs, “très prochainement”, l’ARCEP va “publier des cartes qui permettront, et notamment un moteur de recherche à l’adresse qui permettra, à chacun de nos concitoyens de mesurer les technologies dont il dispose et le cas échéant l’arrivée de technologies”. Concernant l’objectif 2022, de très haut débit pour tous, “il y a de quoi être confiant” avec le satellite “dans l’équation” en guise de “filet de sécurité” pour garantir les 100 %. Sur la partie 2025, “ce qui manque surtout, c’est un objectif clair”. Sébastien Soriano déplore en effet : “il n’y a pas de projet aujourd’hui au niveau du gouvernement qui viserait à s’assurer que 100 % des foyers ont la fibre en 2025”. “D’ailleurs, cet objectif n’est peut-être pas souhaitable”, a-t-il lâché. Et d’ajouter : “Peut-être que c’est pas 100 %, peut-être que c’est 95 %, peut-être que c’est 99 %, peut-être que c’est 90, je ne sais pas”. Et il ne faudrait pas compter sur les autres technologiques, “qui sont des ressources partagées”. Alors qu’avec la fibre, “vous pouvez garantir une capacité ” à l’utilisateur”. Avec les technologies radio, si beaucoup ont un usage intensif, “ça va ne va pas suffire”.